Michel Henry Bouchet, professeur au CERAM Business School et au CFVG, directeur du MSc International Finance, responsable du Centre Global Finance et Dr. Cân Van Luc, expert dans le domaine économique, ont analysé la situation de la crise financière dans le contexte actuel.D’après Michel Henry Bouchet, ce qui caractérise aujourd’hui l’économie de marché globalisée, c’est une crise financière majeure, elle aussi globale. Elle n’a épargné aucun secteur ni aucun pays. Cette crise nous interpelle sur le défi de régulation auquel sont confrontés aujourd’hui tous les pays, quels que soit leur mode d’organisation socio-politique et leurs fondements idéologiques. En effet, bien que cette crise - qui a éclaté en 2008 - ait eu son épicentre aux États-Unis et non en
Europe, c’est bien là qu’elle a migré depuis 2010, avec un impact notable sur les flux commerciaux et financiers avec les pays émergents.
Selon lui, un système bancaire et financier sous-développé se retrouve confronté à un problème de marché : il est fragile et non-compétitif. Mais à l’inverse, un système financier hypertrophié de caractère monopoliste devient un problème pour l’État qui, lui, se retrouve alors confronté à un risque systémique qui lui impose des plans de sauvetage à base d’injections de liquidité et de recapitalisation. Les programmes de soutien bancaire et de recapitalisation ont gonflé les déficits et augmenté les stocks de dette au point de créer une crise de confiance dans la solvabilité des États.
Dans ce contexte de la crise financière au niveau mondial, c’est l’émergence de l’hyperfinance. Ce nouveau terme concerne le taux de change, la libération économique et la privatisation, la dérégulation des marchés de capitaux, les technologies de l’information, l’innovation financière et la globalisation des marchés.
Au Vietnam, le gouvernement a pris des politiques pour stabiliser le marché monétaire et financier. La Résolution 11 du gouvernement sur le contrôle de l’inflation a prouvé son efficacité. L’inflation est maîtrisée et l’économie nationale connaît la croissance. La réduction du taux d’intérêt bancaire demeure aussi une des mesures pour stabiliser le marché financier.