Résumé
Cet ouvrage présente la phase actuelle d’extension mondiale des marchés de biens et services et financiers. Il s’agit d’un manuel dans la tradition anglo-saxonne, avec de nombreuses données chiffrées, des études de cas, un résumé et une bibliographie à la fin de chaque chapitre. L’accent est notamment mis sur la divergence des analyses, entre lesquelles l’auteur ne cache pas sa position, favorable à la globalisation.
Commentaire critique
Bien que cet ouvrage ait la forme d’un manuel, il ne présente aucune formalisation et accorde assez peu d’importance aux modèles théoriques. C’est probablement un sérieux handicap pour qui veut toucher les étudiants, mais ce n’est pas plus mal pour la facilité de lecture. Le propos ici est de prendre un peu de distance, d’exposer les thèses en présence à chaque fois qu’une question prête à controverse, l’auteur indiquant parfois nettement ses préférences, laissant d’autres fois le débat ouvert. La lecture est agréable, la présentation est simple et relativement méthodique. Par contre, les nombreux graphiques posent de sérieux problèmes de présentation et de lecture. Sur la plupart des courbes, l’échelle temporelle en abscisse n’est pas respectée. Les sources des données ne sont pratiquement jamais indiquées et les unités manquent fréquemment. L’année de base des indices manque aussi à l’appel. Les courbes continues sont utilisées pour des variables discrètes. C’est un défaut gênant pour un ouvrage destiné à des étudiants. Les études de cas sont souvent intéressantes. Certaines questions sont bien présentées, comme la problématique du décollage ou de l’enlisement pour les pays en développement. La différence conceptuelle et concrète entre croissance et développement, l’évolution des inégalités et de la pauvreté sont clairement exposées. Le poids de la corruption et des problèmes de gouvernance est à juste titre mis en avant. On aurait cependant aimé une réflexion sur le cas chinois, success story incontestable… mais qui doit peu à l’État de droit et à la transparence. Le lecteur reste davantage sur sa faim dans d’autres cas. Ainsi, concernant l’impact de la globalisation sur l’emploi, il est étonnant que les calculs de balance des emplois ne soient pas présentés et que les quelques évaluations disponibles de l’impact des délocalisations ne soient pas citées. Concernant la relation entre qualité des institutions et ouverture, l’auteur essaye de montrer que les pays les moins corrompus et les mieux gérés sont aussi les plus ouverts. Ce n’est pas très étonnant, mais il est fort possible que la qualité des institutions explique l’ouverture et non l’inverse. Il est possible que cet ouvrage trouve sa place sur le marché des classes préparatoires, qu’il semble viser. Mais une présentation plus rigoureuse aurait été souhaitable.
Niveau de lecture
Ouvrage clair, accessible à tout public.
Note de lecture rédigée par Arnaud Parienty, professeur au lycée Paul-Lapie, Courbevoie (92)
BOUCHET Michel-Henry La Globalisation. Introduction à l’économie du nouveau mondeParis : Pearson Education France, 2005. 394 p. ISBN : 2-7440-7139-0